Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

chambre d'hôte en Bourbonnais

3 juillet 2011

la "carte géographique"

C'est, je crois, le nom de ce papillon. Je suis très contente d'avoir vu voleter des nuées de papillons autour d'une de mes lavandes. Car les papillons deviennent rares : la faute aux jardins trop proprets, où l'on ne trouve plus d'orties sur lesquelles la majorité d'entre eux pondent et dont se nourrissent presqu'exclusivement leurs larves.

Et l'une des deux lavandes que j'ai plantées a l'air de particulièrement plaire aux insectes, indispensables, rappelons-le, à la pollinisation donc à la reproduction des plantes.

P4200017

J'ai enfin réussi à avoir un jardin, dans la partie de terrain qui s'étend devant mon hangar, un jardin qui ressemble à un jardin.

P4200007

Le petit fils de l'ancienne propriétaire, se sentant investi d'une mission, tenir propre ce qu'il appelait les "parties communes", arrachait ce que je plantais et a déversé des litres de désherbant, allant jusqu'à faire crever des rosiers (or, le rosier, c'est quand même de la ronce !!!).

Le sol a récupéré un peu : et j'ai aperçu ce matin même quelques feuilles d'une rose trémière.

 

Publicité
Publicité
30 juin 2011

"je serai bien couverte pour l'hiver..."

 

dit ma maison.

P4200022 la lumière verte est dûe au film de protection.  

En réalité, compte-tenu du prix d'une réfection de toiture, je n'ai pu lui offrir qu'un tiers de couverture.

Sur les solives du grenier, j'ai fait poser des dalles qui me permettent d'avoir un grenier vraiment utilisable. Il restera à faire poser de la laine de verre (j'aurais préféré de la laine de chanvre, mais je n'ai pas les moyens de mes convictions écologiques !) et fermer la partie nouvellement couverte. Je n'aurais plus peur que l'eau gèle l'hiver dans mes canalisations. Avec l'appel d'air de l'escalier, il y avait quelquefois 0° dans ma salle à manger.

Maintenant, il me reste à balayer, aspirer (il y a beaucoup de toiles d'araignée, signe que la maison est saine !!!), lessiver les poutres, traiter au xylophène les quelques traces d'insectes que j'ai repérées. Pour enfin pouvoir ranger et classer tout ce qui est au rez-de-chaussée et que sentimentalement, je me refuse à jeter : les tableaux faits par ma tante, les pelotes de laine dépareillées dont j'ai hérité, même si celà n'a aucune valeur marchande. Et remonter mon métier à tisser... 

29 juin 2011

Nicolas de Nicolay, seigneur de Courtille, à Noyant

Nicolas de Nicolay (1517-1583), connu des érudits locaux essentiellement pou sa Générale description du Bourbonnais était originaire du Dauphiné. C’est en 1556 qu’il reçut le titre officiel de « géographe du roi ». Il se fixa à Moulins en 1561 et prit à bail du prieur de Souvigny le domaine et château de Courtille à Noyant avant de devenir seigneur de Bel Air à Neuvy, et d’Arfeuilles, en Montagne bourbonnaise. Sa femme, qui était veuve en premières noces du sieur de Buckingham, est morte à Moulins et fut enterrée dans l’église d’Yzeure.

Courtille est actuellement un lieu-dit, situé sur la route de Cressanges à Souvigny. Rien ne signale une ancienne seigneurie. Cependant, le domaine est voisin de celui du Peschin, où subsiste encore une motte féodale.

SECTION B2 Noyant Courtille source AD Allier cadastre napoléonnien

 

Militaire, Nicolay avait beaucoup voyagé dans le nord de l’Europe (Allemagne, Danemark , Livonie, Suède, Angleterre, Ecosse) pour des missions diplomatiques. On sait que François Ier a développé une alliance avec Soliman le magnifique. C’est dans ce cadre qu’en 1551, Nicolay embarqua pour un expédition dans l’Empire ottoman : il est passé par Malte, l’Algérie, Tripoli (en Lybie) et les îles grecques… Il en a rapporté 800 à 900 dessins de villes, îles, ports, châteaux car comme l’a fait remarquer Yves Lacoste, géographe, en donnant ce titre à l’un de ses ouvrages en 1976 : « La géographie, ça sert d’abord à faire la guerre ».

Il a aussi « croqué » des costumes. Ces documents furent longtemps conservés au château de Moulins, mais ont malheureusement disparu dans l’incendie qui le ravagea en 1755.  Certains dessins avaient toutefois été gravés par le graveur lyonnais Danet pour l'édition de1567 de son Livre de mes navigations et périgrinations orientales. Voici quelques uns de ces documents, trouvés sur le web au hasard des sites de ventes aux enchères.  

nicolay3     nicolay5 nicolay4   nicolay1

N.B. : la société d'Emulation possédait un original de la première édition de cet ouvrage du XVIe siècle. Un individu malhonnête a profité de son emploi comme gardien pour le lui dérober et le mettre en vente sur un site d'enchère en ligne. Son acheteur ne s'est pas manifesté. Ce serait sympa de signaler toute réapparition de cet ouvrage et de s'adresse à la société d'émulation (www.societedemulationdubourbonnais.com)

Nicolay avait aussi rapporté de ses voyages de nombreux objets des « contrées étranges », que son gendre, Antoine de Laval, châtelain de Moulins, conserva à son tour dans le «cabinet de curiosités» que vint peut-être visiter le roi Henri IV, et avec certitude, son ministre Sully.

22 novembre 2010

petit patrimoine disparu (suite)

De même a disparu ce pigeonnier.

anicen_pigeonnier___La_pIerre_Perc_e

Il n'en reste que le fondement. Au niveau de la route, on trouve maintenant un "garage" avec un toit en fibro-ciment (ou amiante !).

Le principal métier du bâtiment était autrefois le métier de charpentier : les structures en bois étaient remplies de briques (comme ici) ou de torchis. Le torchis est un excellent isolant thermique. Sur les foires, des promoteurs vendent des "maisons en bois" : l'une d'elles a été construite à Noyant. Ce sont des ouvriers estoniens qui sont venus assembler les pièces usinées en Estonie ! C'est une très jolie maison : mais je pense que l'on peut développer un concept plus local.

15 avril 2010

petit patrimoine disparu

maison_p_re_Guillaumin

Ma tante avait peint la maison en face de l'endroit où habitaient mes grands-parents. Le propriétaire était un monsieur Guillaumin qui a légué ses biens à la commune de Châtillon. Cetta maison a donc disparu et à la place se trouve l'"auberge restaurant de la Queune" (menus ouvriers 11 € tout compris entrée copieuse, plat selon l'humeur de la patronne, plateau de fromage, café, vin). Je souhaite restaurer ma maisonnette dans ce style.
Publicité
Publicité
11 avril 2010

L’importance du métayage dans l’ « identité » bourbonnaise.

On pourrait à première vue s’étonner qu’un département comme celui de l’Allier, qui ne compte pas plus de 300 000 habitants, ait développé une forte notion d’ « identité ». 
Le département de l’Allier qui a élu 4 députés de gauche dans les 4 circonscriptions qu’il compte jusqu’aux prochaines législatives, et qui s’est à nouveau doté en octobre 2008 d’un président du conseil général communiste cultive cette originalité de département « de gauche » depuis la fin du XIXe siècle. Plus fort encore, sur les deux sénateurs élus récemment, l'une est une sénatrice apparentée communiste, Mireille Shurch.
A seconde vue, on pourrait aussi s’étonner que les habitants d’un département si ancré à gauche se qualifient eux-mêmes de « bourbonnais », ce qui fait référence à leurs anciens ducs.

On impute généralement l’orientation récurrente à gauche, voire à l’extrême gauche, du département de l’Allier, au système d’exploitation des terres qui  prédominait jusque dans les années 1970 : le métayage. L’écrivain paysan d’Ygrande, Emile Guillaumin, fondateur d’un syndicat paysan, rédacteur du  journal « Le travailleur rural » et actif dans un mouvement coopérateur pionnier, fit d’un métayer, le père Tiennon, le personnage central de son roman, « la vie d’un simple » qui faillit obtenir le prix Goncourt en 1904.

Les baux à métayage, ou baux « à mi fruits » apparurent à la fin du XVe siècle. La première forme de bail à mi-fruit que l’on connaît est le bail à « croix et à cheptel »  (« croix » pour « croissance »). Un des contractants, le bailleur, est propriétaire d’un cheptel et par contrat, le confie à un éleveur appelé « preneur ». Charge est dévolue à ce dernier de prendre soin des animaux, de veiller sur leur croissance. Les bénéfices sont partagés (voir les « Coutumes du Bourbonnais ») : la rémunération s’effectue alors en nature.

Le bail à métayage est un contrat de droit privé qui lie un propriétaire (bailleur) à un exploitant (preneur) et toutes les variantes sont possibles.
- Le propriétaire fournit le capital (au moins la terre et les bâtiments). La plupart du temps, il fournit aussi le cheptel. Il peut fournir aussi une partie du matériel d’exploitation (train de culture et bœufs ou chevaux qui les tirent), voire même une partie des semences.
- Le paysan (« preneur ») ne possède souvent aucun capital. Mais il peut aussi posséder tout ou partie du matériel. Ou être associé avec le bailleur dans la propriété du train de culture, des animaux de trait, d’une partie du cheptel. Mais surtout, il est exploitant, c’est-à-dire que ce qu’il apporte, c’est sa force de travail.
- Dans un contrat équilibré, le capital est rémunéré. La force de travail de l’exploitant est aussi rémunérée. Il y a partage des bénéfices, mais aussi partage des pertes. La caractéristique principale du bail à mi-fruit étant le partage des « fruits », on peut concevoir une rémunération du métayer en argent.

Economiquement parlant, être propriétaire de la terre et des bâtiments que l’on cultive constitue un « gel de capital ». La situation de propriétaire n'est pas toujours la meilleure, et les baux à métayage n’ont pas entravé le développement de la prospérité des gros céréaliers de la Beauce, presque tous métayers dans les années 1970, encore. Le système de métayage n’est pas en soi un système inique, mais ce qui me paraît caractéristique des baux à métayage bourbonnais, observés sur une longue période, c’est que peu à peu, ils deviennent des contrats de dupes.

Les contrats à métayage n’ont pas attiré l'attention des législateurs à la période de la Révolution, puisqu'il s'agissait de contrats privés. Et paradoxalement, c'est sous les seconde et troisième républiques, au cours du XIXe s., qu'on voit apparaître des clauses nouvelles, à connotation très féodale : comme les corvées, c’est-à-dire un travail non rémunéré, au bénéfice du propriétaire, des mesures vexatoires (ma grand-mère racontait comment le propriétaire entrait dans les maisons des métayers et allait voir ce qui cuisait dans la casserole - voir aussi ce que raconte Emile Guillaumin, dans le syndicat de Baugignoux) ou l’impôt colonique, qui est le transfert sur l'exploitant de la charge d’un impôt foncier.

Economiquement parlant, par rapport aux "locatiers" ou aux salariés agricoles (qui travaillaient pour les métayers), les métayers n'étaient pas les plus mal lotis. Remarquons aussi que dans le même temps, des corvées étaient aussi effectuées au bénéfice de la collectivité (la commune) pour l’entretien des chemins, par exemple. Mais celles exigées du propriétaire, un travail gratuit à une époque où les paysans, notamment ceux qui habitaient à proximité d'une des nouvelles lignes de chemin de fer, migraient vers les villes (et Paris) et asprient à un emploi salarié, furent de plus en plus mal perçues.

Ce que l’on sait moins, c'est que ce type de dispositions (les corvées) se trouve aussi dans les baux à fermage, comme celui-ci.

Entre les soussignés Mademoiselle GIVAUDAN, propriétaire à CHATILLON, Allier et Monsieur et Madame LAURENT Antoine, fermier à CHATILLON, il a été convenu ce qui suit :
Mademoiselle GIVAUDAN afferme à Monsieur et Madame LAURENT Antoine pour neuf années consécutives qui commencent le onze novembre 1904 pour prendre fin le onze novembre 1913, une petite propriété située à CHATILLON, moyennant le prix annuel de cinq cents francs, payables le onze novembre de chaque année.

Les preneurs ne prendront pas de cheptel et ne seront pas tenus d’en laisser à leur sortie.  Ils ne prendront  ni trèfle ni luzerne et n’en laisseront pas. Ils emblaveront à leur entrée mais n’emblaveront pas à leur sortie. Ils devront laisser les foins engrangés à leur sortie comme  ils les ont pris. Ils devront aussi laisser deux milles de paille pesés. Les preneurs devront faire consommer les foins dans la propriété, quant à la paille, ils en disposeront comme bon leur semblera. Les preneurs n’ayant pas pris de fumier à leur entrée ne seront pas tenus d’en laisser à leur sortie. Les preneurs auront droit au puits de village pour la préparation des aliments seulement. Pour les lessives et les besoins des animaux, ils devront prendre l’eau aux fontaines.
Les preneurs seront tenus de faire annuellement six charrois pour l’usage personnel de Mademoiselle GIVAUDAN. Ils ne tiendront pas de chèvre et ne supporteront pas qu’il en soit introduite dans les biens affermés.
Mademoiselle GIVAUDAN cède aux preneurs sans garantie des contenances, les bâtiments de la Croix, avec le jardin qui en dépend, les champs de la Croix, le champ de la FONS, le champ de la PLACE, un héritage dit les COTES, deux prés désignés sous le nom de pré CLEMENT. Dans le petit pré qui avoisine la maison DUCOUT, les preneurs devront laisser la grandeur d’un tour d’échelle sans couper ni faire manger l’herbe. Les charges sont évaluées à 12 francs.
CHATILLON le 10 novembre 1904
Signé Liliane GIVAUDAN et LAURENT
Reçu onze francs cinquante centimes.

Nota : On remarque que Melle GIVAUDAN était aussi propriétaire du puits du village.

          

20 février 2010

l'entretien du bocage

J'ai déjà évoqué le paysage rural qui fut longtemps typique de notre département : le bocage (http://dominique03.canalblog.com/archives/2009/07/19/14447908.html).

Dans son "Voyage aux paysans du centre", écrit vers 1920, Daniel Halévy y fait longuement référence.

Deux communautés de communes de l'Allier ont intégré le terme de bocage dans leur nom. Noyant appartient à la communauté de communes "bocage sud".

le_bocage_au_printemps_00035

Vu de loin, le paysage est encore fort beau.

Mais à la fin de l'hiver, on voit comment les haies sont "entretenues". Le matériel utilisé s'appelle une "déchiqueteuse" et porte bien son nom.

                  le_bocage_au_printemps_00031

Autrefois, du temps où il y avait encore beaucoup de monde sur les exploitations agricoles, les haies étaient entretenues à la main, avec des outils spécifiques : notamment le fameux "gouyard".

P4010037

Car dans une vraie "trasse" ou "bouchure", une haie du bocage bourbonnais, on doit trouver des arbres : des chênes, mais aussi des noyers. Il faut donc laisser partir de petits arbres, ce qui est impossible à obtenir avec une déchiqueteuse.

10 août 2009

les vieux draps

J’adore le linge brodé de nos grands parents : les vieux draps surtout.

Autrefois, ils étaient soit en chanvre (on peut encore en voir au musée de BEAULON), chez les paysans, soit en lin chez les « bourgeois ». Les plus anciens étaient tissés sur des métiers étroits, qui ne permettaient pas d’avoir une pièce de drap de plus de 70 ou 90 cm de large. On assemblait donc deux toiles par une couture. Comme un drap s’use plus rapidement au milieu que sur les bords, on décousait la couture du milieu et l’on assemblait les deux toiles par l’autre lisière. Madame DEBOST, notre voisine, et la directrice de l’école de NOYANT disait souvent qu’à sa retraite, elle « retournerait » ses draps !
Dans des inventaires du Moyen Age, c’est ainsi qu’il faut entendre le terme de « drap à deux toiles ».
Car ces draps étaient suffisamment solides pour servir à plusieurs générations. L’on n’hésitait pas, pour prolonger leur durée d’utilisation,  à y inclure une « pièce » ou à les repriser pour les utiliser plus longtemps.

Au XIXe s., on trouve beaucoup de toile « métis », un mélange de lin et de coton.

Il y a peu, les draps brodés étaient considérés comme encombrants et sans intérêt. Le peintre qui a fait des travaux dans ma maison s’est servi d’un drap brodé pour transporter les gravats ! Mais les magazines de décoration s’en sont emparés et les détournent pour fabriquer des rideaux, des sacs à linge, proposent de récupérer les broderies pour les assembler dans des patchworks. Pour moi, un drap, c’est fait pour coucher dedans. Et en plus, les draps anciens en lin ou en métis sont particulièrement frais et confortables. Ils présentent un seul inconvénient : prévus pour des lits de 120 cm, ils sont un peu justes au niveau des rabats pour les lits actuellement au standard.
Mais cette mode a fait grimper le prix des draps brodés. Dans les salles de vente, ils deviennent très recherchés. Ils sont hors de prix chez les antiquaires et commencent à l’être aussi dans les brocantes.

J’ai la chance d’avoir hérité de draps aux chiffres LAURENT et DAMORET, qui se trouvent être aussi mes initiales. Un seul problème, je n’ai pas de taies pour les oreillers. Aussi, je me suis mis à en broder : non pas au point de bourdon qui est très long à réaliser et ne se prête pas à un support de coton léger, mais au point de tige.

mes_broderies_00001

mes_broderies_00004

mes_broderies_00006

mes_broderies_00007

mes_broderies_00003

P comme Pierre et M comme Marie, R comme Renaud et I comme Isabelle, Renaud, A comme Anne, C et J comme Charles et Joyce, N comme Nicole, ce furent mes cadeaux de Noël 2006.

Le coton contemporain se froisse très facilement : pour rendre mes cadeaux présentables, il m'a fallu passer pas mal de temps dans la vapeur ! Les draps en métis ou en toile, en revanche, sont beaucoup plus faciles à entretenir de ce point de vue-là : les jours doivent être un peu « tirés », mais ils n’ont jamais l’air de serpillières ! En revanche, une machine à laver, de type familial, ne peut contenir qu’un seul drap.

J’ai aussi hérité de draps usés : et ai utilisé la belle toile restée intacte pour la broder dans l’idée d’en faire un abat-jour que je vais monter sur un pied en porcelaine blanche de COULEUVRE.

P7090130   P7090125
Mon point de bourdon n’est pas très réussi, bien que j’ai passé beaucoup de temps à « bourrer » mes lettres. Plusieurs personnes se sont exclamées : « ah ! le beau "passé plat" ! ». Il faut que je recherche quel coton (forcément plus épais) l’on utilisait et que je m’en procure.

6 août 2009

Simenon en Bourbonnais.

Georges Simenon entra comme secrétaire au service du marquis de Tracy, alors qu'il avait une vingtaine d'années.

Il a situé 3 de ses romans en Bourbonnais : "les inconnus dans la maison", qui se déroule à Moulins, et deux Maigret ; "l'affaire Saint Fiacre", dans lequel Maigret revient au château dont son père fut le régisseur et "Maigret à Vichy". Je proposerai prochainement une visite de Vichy sur les pas de Maigret.

Si l'on en juge par le portrait qu'il dresse des protagonistes des "Inconnus dans la maisons", Simenon a peu apprécié les milieux de grosse bourgeoisie de province et d'aristocrates ruraux qu'il a cotoyés pendant son séjour dans notre région. Mais ils lui ont permis d'engranger matière à romans. 

Le château de Paray-le-Frésil sert de cadre à "l'affaire Saint Fiacre". C'était la demeure du marquis de Tracy. La famille compte un philosophe (Destutt de Tracy, député de  Moulins pour la Noblesse avant de se rallier au Tiers Etat) et au XIXe siècle, les Tracy ont contribué à l'amélioration des techniques agricoles et à l'assolement de la Sologne bourbonnaise.

P1010012

La Sologne bourbonnaise est un pays fascinant, d'étangs et de bois.

P1010001

On a compris que l'argile y était abondante. C'est pourquoi les constructions en briques rouges et noires sont caractéristiques de la Sologne bourbonnaise comme elles le sont de l'autre Sologne.

               P1010017

Les plus beaux bâtiments sont, à mon goût, ceux qui allient structure en bois et brique.

P1010022

19 juillet 2009

les chemins creux

C'est au XVIe s., que le paysage de bocage si caractéristique de la campagne bourbonnaise s'est développé. Les plus anciens terriers (les "terriers" sont des documents fiscaux sur lesquels sont consignées les redevances dues au seigneur et on y décrit les parcelles avec précision) mentionnent des fossés séparant ce que l'on nomma au XIXe s. des "domaines", mais qu'on appellait tout au long du Moyen Age "ténements", "mas" ou "métaineries" (à noter que ce terme de "métainerie" n'a rien à voir avec le "métayage" ou bail à mi-fruit qui se développa comme système d'exploitation de la terre à partir du XVIe siècle).

Dans un système de culture dit "assollement triennal", la terre cultivable est organisée en "terroirs". Deux "terroirs" peuvent être délimités par des fossés, mais aussi par des "turaux", qui sont des levées de terre. Peu à peu, ces dernières ont été "végétalisées", grâce à des arbustes (sureaux, églantine, prunelliers) ou des arbres (chênes, noyers...).

Dans l'actuelle communauté de communes "bocage sud", ce qui est caractéristique, c'est que le bocage est souvent associé à un réseau de chemins "creux", en contrebas des champs et des prés. Ces constructions humaines sont de remarquables ouvrages quand on songe qu'ils ont été creusés à la pioche. Je m'interroge sur leur datation et je ne serais pas étonnée qu'on soit en présence d'éléments résiduels d'un paysage beaucoup plus ancien. Car s'il est revitalisé au XVe et XVIe s., le bocage a sans doute existé aussi à la période celtique comme certaines photos aériennes prises en Bretagne tendraient à le démontrer.

Certains ont échappé à l'"alsphatage". Ils fournissent d'excellents circuits pour de courtes randonnées.

Les campagnes ont été désertifiées au cours des 40 dernières années : les agriculteurs n'entretiennent plus les chemins, mais l'association "les chemins d'Issards" (1) se charge d'en débrouissailler quelques uns. 

le_bocage_au_printemps_00040 le long de la Queune.

   chemin_creux_Noyant depuis le bourg de Noyant

P1010113  à Cressanges

P1010103 bourg de Coulandon

paysages_de_Noyant_00079  paysages_de_Noyant_00081  la "Croix Maria"  - (Notre Dame de Châtillon) 

    (1) "issard" vient d'"essart" - c'est par ce terme que l'on désigne le grand mouvement de déforestation qui a commencé vers l'an mil.

Publicité
Publicité
1 2 > >>
Publicité
Newsletter
chambre d'hôte en Bourbonnais
Archives
Derniers commentaires
Publicité